Plaisir des yeux
En France, dans l’art contemporain, il y a JR qui colle ses affiches aux quatre coins du monde et puis… C’est presque tout. Demain, il pourrait y avoir aussi Philippe Echaroux. Oreilles piercées et bonnet de laine vissé sur la tête, ce photographe marseillais, la bonne trentaine, a un look bien à lui. Covid oblige, il a mis entre parenthèses ses projets de voyages pour se recentrer sur le local. Il a décidé de projeter “des messages qui font du bien”, autour de chez lui. Une manière de soutenir, d’être au plus proche de ces concitoyens. « C’est mon projet pour les mois qui viennent. Je crois que les gens ont bien besoin de phrases positives », explique-t-il. Ce projet pourrait amplifier sa renommée naissante.
Au départ, c’est l’art urbain éphémère qui capte l’attention de ce sportif champion de kite. Mais très vite, il regrette que cet art altère souvent, les lieux où il est implanté. Lui, cherche à marier street-art et écologie. « A mes débuts, je me suis demandé comment porter mon message sans laisser de traces, sans pénaliser la nature », se souvient-il. Il met alors au point une technique de projection lumineuse, qu’il nomme street-art 2.0. Elle lui permet de s’approprier un temps donné un site, pour la représentation de ses œuvres, sans le détériorer.
Le photographe des nobles causes
Cet artiste écolo attire l’attention sur les dangers qui menacent la planète : déforestation, fonte des glaces, réchauffement climatique tout y passe. En 2016, il se rend en Amazonie, à la rencontre des Indiens de la tribu Surui. Il tire leur portrait qu’il projette ensuite sur les arbres de la forêt équatoriale. Les visages se fondent dans la nature… que détruisent les multinationales de l’agroalimentaire. Tout un symbole, selon lui. « Je voudrais retourner voir ces Indiens, même si malheureusement, quatre ans après mon passage leur situation ne s’est pas améliorée… C’est même pire qu’avant », reconnaît avec lucidité l’artiste.
Les projets s’accumulent
Depuis peu, le rythme s’accélère pour Philippe Echaroux. Il vient de terminer une exposition dans les jardins du Quai Branly. La nuit, il a fleuri les façades et les arbres du jardin de ce musée parisien de portraits d’Indiens. Il a aussi récemment projeté à Marseille, des portraits de supporters sur les gradins du stade Vélodrome, déserté pour cause de Covid. « Pour un Marseillais, c’était très émouvant », se remémore-t-il.
Aujourd’hui plus que jamais, Philippe Echaroux est déterminé. Il suit son chemin, comme on poursuit une idée fixe. Rien ne peut le détourner de son objectif : la reconnaissance.
Pour la suite, le photographe ira où sa conscience engagée le conduira : les gens qui souffrent, les Pôles, la montagne… Une chose est sure, Philippe Echaroux est lancé. JR n’a qu’à bien se tenir !
« J’ai pour objectif de ne pas dénaturer la nature ».
Instagram : @philippe_echaroux
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