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ONEMIZER

Plaisir des yeux

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De ses débuts sur les voies ferrées à ses premières expos à Dubaï en passant par son amour pour le rap, portrait d’un street artist qui pense ses œuvres comme des punchlines.
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« Je n’ai jamais rien fait pour être un artiste reconnu. » À écouter Cyril Valade, alias Onemizer, 34 ans, son parcours artistique s’est toujours joué sur un coup de dés. Pendant son enfance passée entre le 91, le Sénégal et le Gabon, il pouvait consacrer des semaines entières à réaliser des tableaux abstraits qu’il exposait pour sa famille. Son envie de graffer, elle, lui est presque tombée dessus par hasard à l’âge de 17 ans : « On faisait une petite soirée dans un garage avec les copains et là on m’a mis une bombe de peinture entre les mains. » Et c’est ainsi que les dessins qu’il griffonnait dans un cahier de cours se sont retrouvés dans la rue. « Il y avait une voie ferrée à côté de la maison. J’allais m’y balader et graffer. C’était un sentiment de liberté absolue. » 

Son style est un déchaînement pop et bariolé, inspiré des maîtres en la matière tels que Andy Warhol, Basquiat, Keith Haring… Bombes de peinture, stylos Posca et aérographe, Onemizer mélange aussi bien les techniques que les mediums : toile, bois, pierre, planches de skate… L’artiste conçoit son art comme une bonne rime de Booba ou de Hugo TSR, l’un de ses rappeurs favoris (et graffeur lui aussi). « J’essaye de penser mes tableaux comme des punchlines », des graffs qui interpellent, surprennent, amusent. Ses œuvres, gorgées de référence puisées dans les années 90 (Lucky Luke, Inspecteur Gadget, la mascotte de Malabar…) démontrent une certaine nostalgie de ses toutes jeunes années : « Mes tableaux peuvent avoir l’effet de ce truc de ton enfance que t’as oublié mais qui est toujours là, un peu comme dans le film Amélie Poulain. »

De Paris à Dubaï

Au début des années 2010, alors qu’il était encore un artiste amateur, le père d’une amie, photographe, lui propose d’exposer avec lui. Bingo : une galeriste tombe amoureuse de son travail. Six mois plus tard, il expose dans la même galerie, cette fois-ci en tant qu’artiste principal. Le voilà reconnu dans le monde de l’art parisien. Peu après ce premier succès, nouveau coup de chance : il est appelé par une galerie de Dubaï, afin de remplacer au pied levé Cope2, légende du graffiti, qui a dû se désister pour une exposition. Il y retournera en 2014 pour battre le record de la plus grande peinture de street-art sur toile au monde.

Aujourd’hui, Onemizer expose son art dans le monde entier : Megève, Singapour, Amsterdam… En 2019, le magazine Graffiti Art a fait de lui l’un des 50 artistes les plus talentueux de l’année. Lorsque le trentenaire repense à ses débuts passés à graffer sur les voies ferrées parisiennes, c’est avec un brin de nostalgie… mais sans regrets. Pourquoi ne pas retrouver ses premières amours, juste pour le plaisir ? Il se met à rire : « J’ai plus trop envie de me faire courser par les flics. Je ne suis plus aussi rapide qu’avant ! »

Instagram : @one_mizer

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