MARC-ANTOINE COULON : la mode jusqu’au bout du pinceau

Ce petit-fils de portraitiste a grandi dans une famille d’artistes et reconnait lui-même qu’il lui a fallu « conquérir le droit de devenir un artiste professionnel ». S’il n’a jamais pris de cours de dessin à la demande de son grand-père qui craignait que son style ne soit influencé, Marc-Antoine raconte avoir commencé à dessiner avant même de savoir parler. D’ailleurs, parmi ses œuvres qui l’ont le plus marqué, la première qui lui vient en tête reste le portrait de la chèvre de Monsieur Seguin qu’il avait dû réaliser en maternelle et pour laquelle il est parvenu à mélanger l’image d’icônes telles que Sophia Lauren ou encore Barbarella. Les prémices de la haute-couture se décelaient déjà dans l’un de ses premiers souvenirs de vie !

Un processus créatif à multiples facettes

Marc-Antoine le reconnaît, son processus créatif est « aussi bien chaotique que facile » et repose sur beaucoup d’éléments de son quotidien, nourris habituellement par des sorties au théâtre ou au musée.

« Avec la pandémie, je me nourris de ce que j’ai à l’intérieur de moi. Je n’ai pas de règle précise mais il s’agit toujours du même processus : il me faut tout d’abord laisser mijoter. Et ça peut mijoter longtemps car une idée qui m’apparaît en octobre peut éclore durant l’été ! »

Et pour l’environnement de travail, Marc-Antoine a choisi de transformer son appartement en atelier afin de s’immerger au mieux dans son travail. « Je pose mon dessin sur le tapis, je le regarde, je l’écoute, et c’est lui qui me dira s’il est fini ou non » explique-t-il.

Pour lui, la frontière entre auteur et illustrateur est extrêmement ténue, d’ailleurs ce dernier précise même en riant qu’il écrit des histoires avec des images : « Les auteurs disent souvent que leur personnage a une vie propre et se retrouvent spectateurs de leurs créations. Avec mes peintures, c’est le même processus : je commence par un grand travail de préparation où j’apprivoise et construis le dessin, notamment par le biais de recherches. Et parfois, j’ai quelques fulgurances mais une fois que je suis dedans, c’est ce que je préfère. Car ne pas avoir de pinceau à la main, c’est ce qu’il y a de plus frustrant »

Des projets exaltants

Parmi les commandes qui ont marqué son parcours, Marc-Antoine ne peut s’empêcher d’évoquer sa collaboration avec Jean-Paul Gaultier. Contacté pour reprendre le projet de l’affiche du fameux « Fashion Freak Show » du créateur de mode, Marc-Antoine a dû travailler dans l’urgence pour réaliser la commande en à peine deux semaines. Une pression salvatrice dont il grade un excellent souvenir ainsi qu’une fierté légitime.

Et aujourd’hui ? « Actuellement je suis sur un portrait d’Audrey Hepburn que j’ai posé devant moi et pour lequel j’attends qu’il me parle enfin. Une épaisseur de pinceau, une ombre trop ou pas assez marquée, l’ensemble est plutôt bien mais je sens une dissonance. Il faut que je parvienne à trouver ce qui perturbe l’ensemble ! » s’exclame Marc-Antoine.

Instagram : @marcantoinecoulon