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CROQUIS SARTORIAUX

Plaisir des yeux

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Dessinateur à l’esthétique soignée, Romée de Saint Céran connu par sa communauté sous le pseudonyme de « Croquis sartoriaux » s’est inventé depuis près de six ans sa propre patte à partir du néologisme « sartorial », qui signifie « tailleur » en italien.

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Si Romée a toujours eu un goût prononcé pour le dessin, en attestent ses nombreux carnets de croquis noircis, sa raison le pousse à faire une licence de droit et à se tourner par la suite vers une école de commerce dans la ville de Nantes. Pourtant, en 2014, la passion l’emporte : Romée quitte son cabinet de conseil et s’offre une année pour « lancer la machine » comme il le dit et créer sa communauté à partir d’un blog. Le succès est au rendez-vous, comme le montrent ses publications sur les réseaux sociaux. Et, pour lui, rien de tel que les « like » comme indicateur. Romée le reconnait d’ailleurs, ses dessins permettent aussi de tester, prendre la température. Guidé par son lectorat, il peut observer ce qui séduit et confronte sans cesse son travail.
Et, même si depuis 2015, Romée a repris en parallèle de sa vie artistique un travail dans les ressources humaines, cela ne l’empêche pas de réaliser notamment les couvertures de plusieurs journaux, comme la revue géopolitique « conflits » et de dessiner chaque soir, une fois les enfants couchés.

Un choix éclectique : le croquis sartorial
Pour le dessinateur de 37 ans, le vestiaire masculin classique est beaucoup plus contraignant que le vestiaire féminin. Cet homme à la stature imposante qui se définit lui-même comme « un costaud au physique de rugbyman » éprouve beaucoup de difficultés à trouver des vêtements qui lui correspondent chez les grandes enseignes. Très vite, il remarque que pour qu’un homme puisse s’exprimer esthétiquement, son champ des possibles s’avère plus limité en termes de formes ou de couleurs. Mais paradoxalement, l’expression de soi par le biais du stylisme nécessite une grande créativité qui vient exister par des détails que la plupart des gens ne remarquent pas, à l’instar de ses dessins.

« Je m’intéresse au rapport de l’homme aux autres, dans son couple et à sa propre fatuité. Mes dessins illustrent l’homme par ses petites manies, ses travers. Le costume est rapidement secondaire, la vanité de l’homme passe par ce biais. Je tente par mes dessins de cultiver l’autodérision et le recul sur nos propres petites vanités » Romée de Saint Céran @croquissartoriaux

Et pourquoi ce choix du croquis sartorial ? Romée, amusé, explique lui-même que l’élégance classique n’a pas vraiment de mot et, qu’en ayant commencé dans le milieu du consulting, le costume relevait de l’obligation pour les employés. Mais pour s’émanciper du banal complet gris, l’art sartorial s’est avéré un allié de taille.

Le dessin, un rituel intuitif
Difficile à croire mais pourtant vrai, Romée n’a jamais pris un seul cours de dessin. Autodidacte jusqu’au bout de la mine de crayon, ce passionné de bandes dessinées a baigné très jeune dans les univers de « Black et mortimer » ou encore « Corto Maltese ». Son principal outil de travail ? Photoshop. Car s’il a toujours été un inconditionnel du petit carnet et des esquisses à la main, Romée prête à l’outil informatique un gain de temps considérable et une précision plus efficace.
Les idées ? Elles fusent n’importe quand dans la journée, au détour d’une discussion entre amis ou en suivant l’actualité. Aussi, pour ne pas en perdre une seule, Romée les consigne toutes dans la rubrique « notes » de son téléphone. Une fois seul à son bureau, il a l’embarras du choix pour créer. Parmi ses inspirations, les looks de marques spécialisées qu’il suit et découvre sur Instagram, à l’instar de « Gauthier Borsarello » ou « Cesare Attolini ».
S’il ne prétend pas faire de la « mode » à proprement parlé, Romée concède à son travail une forme de stylisme de composition. Cette appétence pour le costume, il en a même fait un site internet : « Vulpilist » qu’il a co-créé. Rappelant l’application « Vinted », le site offre de nombreuses pièces sartoriales de seconde main. En prime, chaque semaine, Romée créé un petit look basé sur les pièces disponibles en ligne.
Ses dessins sont pour certains ancrés dans la réalité, notamment ceux autour du coronavirus, mais d’autres au contraire sont plus intemporels. Ils ont cependant tous en commun de naître à partir d’une « joke », signature d’un artiste qui ne se départit jamais de son humour.

Instagram : @croquissartoriaux

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